Si demain notre amour était pris dans la tourbe,
Serait-il à jamais préservé du déclin ?
J’ai vu une momie, qui de Chronos le fourbe
A su jouer le Temps aux desseins sibyllins.
Si aux assauts constants, la passion restait sourde
Et le charme initial jouait toujours à plein,
Qu’au lieu de dépérir, empêtré dans la bourbe,
Cet amour résistait aux plans du dieu malin,
Ce serait merveilleux, ne crois-tu pas, chère âme,
Si plus de trois mille ans après l’âge d’airain,
Quand tombent les tyrans, brûlait toujours la flamme,
Qui fit naître en nos cœurs cet amour souverain ?
Partout le dieu mauvais, sur le monde proclame
Son éternel pouvoir : je demeure serein.
Dans le jardin fleuri, messieurs et gentes dames,
Sans cueillir la rose, humez son doux parfum,
Sans que le temps ne vienne et son ardeur entame.
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