dimanche 12 janvier 2014

Sonnets. Ils tirent sur la corde

À Jacques Prévert


Je ne peux pas me pendre et j’en suis bien confus
Sans cesse une fillette a besoin de la corde
Pour jouer et sauter quand mon chagrin déborde 
Je ne veux l’attrister par un brutal refus

Puis la lavandière se tenant à l’affût 
Son linge veut étendre après qu’elle le torde    
Jouant seul hameçon auquel toujours je morde
Sur la corde sensible ou faisant du raffut

Au musicien il manque une corde au violon 
Une corde à son arc à quelque sagittaire     
Une corde vocale à un grand baryton

Pourtant la corde est raide et si j’étais violent
J’enverrais dans les cordes ceux qui s’agitèrent
M’empêchant de me pendre à un beau nœud coulant

Ce qui était pourtant tout à fait dans mes cordes  
 Deburau © Mapomme (colorisation)
(merci à Marcel Carné)

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