Vivre est-il un cancer que la mort vient guérir ?
On finit par aimer ce fléau qui nous ronge
Et par craindre les soins qui le verraient périr,
Luttant pour que le mal sans cesse se prolonge.
En guérit-on un jour? « Nevermore ! Jamais ! »,
Nous répond le corbeau dans ses pompes funèbres ;
Apprécie-t-on la mort ? « Quel être s’y soumet,
Alors qu’elle promet l’empire des ténèbres ? »
On hérite parfois d’un douloureux fardeau,
Quand la Mort vient offrir le triste privilège
De frapper un parent, tôt mené au tombeau,
Et jamais notre cœur de ce poids ne s’allège.
La douceur de l’enfance il lui fallut quitter,
Car la Mort terrassa la mère tant aimante ;
Jamais il n’en guérit, le cœur déshérité,
Traînant, toute sa vie, une peine inclémente.
De l’injuste fardeau, sans périr sur la croix
Et sans résurrection, on subit l'héritage ;
Apocalypse odieux qui jamais ne décroît,
Chacun, du deuil d'antan, sera pris en otage.
Avec l'aide d'Edvard Munch
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