On apprécie la vie en côtoyant la mort.
Jeune, le sang bouillant, on n’y cogitait guère,
Car semblait très
lointain l’inéluctable
sort,
N’affrontant plus vraiment le risque d’une
guerre.
L’âge où elle frappait paraissait très
distant
Et la durée de vie quasiment infinie ;
Coulent, coulent les
ans, raccourcissant
le temps
Où s’approche le terme à
coups de décennies.
On voudrait ajouter à la vie un surcroît,
Mettre un peu plus à l’ouest cette funeste
rive,
Ne pas faire sur tout une sinistre croix,
Qui de tous les plaisirs fatalement nous prive.
Les plaisirs sont comptés et les excès réduits,
Voulant à la durée mettre quelques rallonges,
Que le solde d’hier soit celui d’aujourd’hui :
Devenir éternel ne paraît plus un songe.
Mais l’arbre est décati et souffre à chaque
hiver,
Dont bien des branches font un bois mort
déplorable ;
L’organisme s’altère et tout va de
travers,
Quand survient à grands pas
le terme
inexorable.
vendredi 15 novembre 2024
Élégies. La seule chose sûre
La seule chose sûre © Mapomme
Avec l'aide de Hans Holbein le jeune
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