samedi 20 janvier 2024

Sonnets sertis. Son Éden aux cigales

Sur la chaise-longue, bercée par la chaleur,
Elle était alanguie, près d’exotiques plantes.

Les cigales chantaient, berceuses invoquant
Des îles lointaines, aux grâces inconnues,
Familières, baignées d'un mystère éloquent,
Où, sur le sable blanc, elle avait marché nue.

C’était un autre temps, sans qu’elle sache quand,
Sous l’azur infini, sans nuées saugrenues ;
Porte-t-on le regret d’un souvenir marquant,
Plus rêvé que réel, dans son âme ingénue ?

Douce Ève retrouvée, songes-tu aux passions,
Vierges de tout péché, mais pas de toute fièvre ?
Renaîtrait-elle au cœur d’une illumination ?

Sens-tu encor son goût, frémissant sur tes lèvres
Et gonflant tes veines, dès son évocation ?
Les tout premiers élans étaient gauches et mièvres.

Les cigales chantaient, conjurant le malheur
Qui freine les ardeurs de nos amours galantes.

Son Eden aux cigales © Henri Lebasque

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