On a tous égaré un captivant espoir,
Dans les vapeurs d’un train s’éloignant d’une gare.
Dans les rues de la ville, on traîne sans dessein,
Tandis que sur les monts, le jour pâle agonise,
Sans un rêve en poche, car le temps assassin
Les pique, peu à peu, et vient rafler la mise.
On perd tous les amis trouvés sur le chemin,
Ailleurs quêtant, sans doute, une terre promise ;
Là-bas, bien loin d'ici, trouveront-ils demain,
D’une vie future, l’exquise friandise ?
Si la vapeur du train s’étiole dans la nuit,
Jamais ne disparaît la douleur de la perte,
D’autant que, sur nos cœurs, pèse sans fin l’ennui.
La ville, autrefois gaie, paraît triste et déserte,
Comme si son charme, d’un coup, s’était enfui ;
On y erre sans but, sans joie et l’âme inerte.
Ce train a emmené tant de jours dans le soir :
Depuis, un fol espoir dans la vapeur s’égare.
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