samedi 20 janvier 2024

Sonnets sertis. La nouvelle Phryné

Déchaînant les passions, la beauté et l’esprit
Ont partagé le poids des nouvelles fortunes.

En ce siècle nouveau, sur tous les continents,
Des hommes bâtissaient de colossaux empires ;
Un regard ténébreux, troublant et dominant,
Et la Beauté puisait ce qu’un vrai charme inspire.

Un mystère enivrant, profond et lancinant,
Dansait dans les iris des brunes hétaïres ;
Se soumit le puissant à l’éclat fascinant,
Esclave des désirs qui alors le trahirent.

La beauté est un monstre aux inflexibles crocs,
Qui dévore l’influent et en fait son esclave ;
Si elle est hors de prix, qui dira que c’est trop ?

L’excessive richesse admet peu qu’on entrave
Les caprices d’un soir des nouveaux hobereaux ;
Claquer quelques millions ne paraît pas si grave.

Tout chef-d’œuvre, ici-bas, se paie au plus haut prix,
Et s’il est fait de chair, l’outrance est opportune.

La nouvelle Phryné © Mapomme

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