mercredi 24 janvier 2024

Sonnets sertis. Comme une ombre au tableau

J’entendais des flûtes jouer dans la clairière
Et des nymphes dansaient en cercle s’amusant.

Mais, pour une raison, sur l’instant imprécise,
Quelque chose clochait dans l’idéal tableau ;
Les nymphes riaient et une muse assise
Écoutait un pâtre qui jouait du flûtiau.

Sur sa flûte de Pan, où rien ne s’improvise,
Un faune harmonisait sur le même morceau ;
Quelque chose, pourtant, n’était pas de mise,
Comme les cris que pousse un tout jeune pourceau.

Un faune grimaçait, subissant la torture
De son fils tentant de sortir de beaux sons,
Sur son petit syrinx, avec désinvolture ;

Il n’avait pas appris comme il faut sa leçon :
Il est des sons aigus que nul tympan n’endure,
Ne voulant les subir en aucune façon.

Accablé, je revins aussitôt en arrière,
Auprès des nymphes gaies tristement m’excusant.

Comme une ombre au tableau © Mapomme
D'après des tableaux de Franz von Stuck

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