Poète, il te faudra, sous les Fourches Caudines,
Passer pour y châtier tes prétendus péchés.
Au regard de certains, inquisiteurs notoires,
Tu devras aussi, sans solide raison,
De l’amère ciguë, la coupe pleine boire ;
Des censeurs ont fleuri en moins d’une saison.
Les lettres de placets sont les violents prétoires
De nouveaux zélateurs parlant de trahison ;
Coudront-ils l’étoile d’un nouveau purgatoire,
Que tissent ces Ultras pour un proche horizon ?
Voici que l’écrivain et le poète on crible,
Jugeant de sa valeur sur son probable camp,
Et que sur son ouvrage on a mis une cible.
Voilà la chasse ouverte aux diables éloquents,
Par des Torquemada, moinillons irascibles,
Courant sus au démon, en tous lieux les traquant.
Divin poète, auteur des vers les plus sublimes,
Tes livres risqueront les enfers du bûcher.
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