mardi 5 décembre 2023

Sonnets sertis. Un simple instant de grâce

On avait bombardé, de nuit, la frêle église
Et, passant, un soldat avait vu le piano.

Pauvre piano debout, rescapé par miracle,
Lequel durant l’office accompagnait les chœurs !
Préservé s’avérait l’ancestral tabernacle,
Quand le toit écroulé était un crève-cœur.

Un soldat au piano, quel étonnant spectacle,
Jouait un air profane et paraissait moqueur
À l’égard des tyrans jouissant des débâcles,
Se plaisant à semer la mort et la rancœur.

Au dehors, des pompiers, dans les maisons en flammes,
Sauvaient ce qui brûlait, tant que faire se peut ;
La musique est solaire et vient réchauffer l’âme,

Soulageant les tourments, car il suffit de peu
Pour omettre les maux, la tristesse et les blâmes,
D'une guerre initiée par un César pompeux.

Parmi les décombres, les hommes réalisent
Que l’espoir survivra à tous les tyranneaux.

Un simple instant de grâce © Mapomme

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire