jeudi 28 décembre 2023

Sonnets sertis. L’ivresse de la danse

C’est l’ivresse absolue, l’ivresse de la danse,
Quand vous tourne la tête, en pas virevoltants.

Faune et nymphes ballez, dans la douce euphorie
Tel l’essaim de feuilles dans le vent automnal ;
Ô, qu’un bacchanal feu de roseurs colorie
Vos joues et votre front d’un délire hormonal.

Lorsqu’on tourne en dansant, soudain pris d’hystérie,
On fait quelques folies, sans vouloir agir mal ;
Qui n’a jamais, de nuit, dansé dans la prairie
Ne pourra comprendre cet élan animal.

Le sage raisonneur assène ses sentences,
Son absurde morale pour qui se livre au plaisir
Simple de la danse, sans en voir l’importance.

Pantomime évident d’un sexuel désir,
Des corps elle abolit la bourgeoise distance,
Quand l’ivresse, en la nuit, parvient à nous saisir.

Mais on peut simplement chalouper en cadence,
Là où on voit, à tort, un rite révoltant.

L'ivresse de la danse © Mapomme
D'après Jean-Baptiste Carpeaux

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