mercredi 6 décembre 2023

Sonnets sertis. Quand l’aria parle à l’âme

A Jacques Loussier

Jouer un air de Bach est un parfait prélude
Surtout en associant des styles différents.

D’une joie triste on vêt le quotidien morose,
Et voici qu’on fugue loin des actes violents,
Des folies essaimées, des drames, des psychoses,
Sur l’aile légère d’un aria insolent.

Deux univers distinct que nos esprits opposent,
Bâtissent un genre nouveau et consolant ;
Toujours, j’ai recherché cette puissante osmose,
Gommant les barrières, les murs nous isolant.

Tel un esclave enfin délivré de ses maîtres,
A pu se promener sous le soleil radieux
Ne voulant plus jamais à d’autres se soumettre,

J’ai réchauffé mon cœur aux accords mélodieux
Qui, sous d’habiles doigts, s’émerveillent de naître,
Allégeant le fardeau de certains jours odieux.

L’orage disparaît lorsque dix doigts l’éludent
Accordant à l’aria un rythme exubérant.

Quand l'aria parle à l'âme © Mapomme
D'après Ernest Lessieux et Leon Bakst

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