vendredi 29 décembre 2023

Sonnets sertis. Et l’on tond tant la bête

Le monde va tremblant, tant on lui tond la laine
Et doit quérir un pull quand approche l’hiver.

S’il lui faut un berger, afin de se défendre
Des rudes attaques, puisque rôdent les loups,
Sur de belles prairies, tapissées d’herbe tendre,
On doit pouvoir becter à jamais tranquillou.

En ce lieu idéal peut-on vraiment se rendre,
Sans être importuné par de fâcheux filous ?
Dans ces prés naturels, il faut hélas s’attendre,
À raquer un service auprès des gabelous.

Car la sécurité de toute gent ovine,
Rend payant le gratuit et amer le festin,
Si grossit le troupeau aimant l’herbe divine.

Payer pour tout serait des moutons le destin :
Ô bêlant populo, prompt aux ires chauvines,
Rebelle-toi et rend tous tes prés plus certains !

Pour retrouver la paix de manger dans les plaines,
Infligeons aux requins le plus cuisant revers !

Et l'on tond tant la bête... © D'après Tom Roberts

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