lundi 11 décembre 2023

Sonnets sertis. Couronné d’olivier plutôt que de laurier

Le général vainqueur s’est soudain assoupi,
Et froisse les lauriers qui son haut front couronnent.

Un triomphe souligne un succès absolu
Qui devra aboutir à une paix durable ;
Or, sans elle, un accord n’aura rien résolu,
Causant à la concorde un tort irréparable.

Pourquoi coiffer le front d’un laurier superflu,
S’il n’accorde au vaincu qu’un rôle misérable ?
Faut-il qu’à tout jamais un traité rude exclut
Une possible union au talion préférable ?

Vainqueurs d’un jour soyez, dans la joie, harmonieux,
Évitant de semer, sur les labours des guerres,
Les fruits de la jeunesse offerts à qui mieux mieux.

Tant de sang a coulé dans les conflits, naguère,
Pour des confins abstraits, quand l’accord ingénieux
Aurait pu éviter les vindictes vulgaires.

Sur un empire éteint la mémoire a croupi,
Et les hymnes guerriers en mille lieux claironnent.

Couronné d'olivier... © d'après Charles Gérard

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