vendredi 29 décembre 2023

Sonnets sertis. Tristes crépuscules

Depuis toujours scrutant l’infini horizon,
Elle convoite un signe : hélas, rien n’est visible.

Soleil des temps nouveaux qui s'éveille au lointain,
Elle attend un signal sortant de l’ordinaire,
Traintrain où se figent d’itératifs matins,
Sans oracle clamé ou ode visionnaire.

La flamme de l’espoir tout doucement s’éteint,
Tandis qu’au loin résonne un menaçant tonnerre ;
Elle nourrit quand même un souhait enfantin,
A l'instar de la foi d’un prêtre missionnaire.

La mer s’ensanglante des plaies du feu mourant,
Car le jour agonise et envahit l’écume,
De son hémorragie la vieille île entourant.

Fera-t-on à l’espoir un hommage posthume,
Sans qu’un seul héritier vienne en y concourant,
Pour dresser son portrait comme il est de coutume ?

Si l’île est un refuge, elle est aussi prison,
Nonobstant son aspect apparemment paisible.

Tristes crépuscules © Mapomme
D'après Wes Anderson

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