Ma cruelle maîtresse inspire enfin ma Muse
Déchire de tes dents en sacrifice offert
Ce cœur dont tel un chat sans arrêt tu t’amuses
Qu’en bourreau tu soumets aux flammes et au fer
Tu l’épargnes parfois dans une atroce ruse
Car cet oubli serein est un nouvel enfer
Muette en temps de paix la plume se refuse
À souffler des sonnets si je n'ai pas souffert
Un cœur qui indiffère est la rose islandaise
Demeurant en la nuit durant six sombres mois
Nulle âme ainsi plongée dans la noirceur s’apaise
D’un ris ou d’un clin d’œil fait naître un feu en moi
Ma cordelière attise et souffle sur les braises
Que mon cœur saturnien brille d’un fol émoi
Ma cruelle maîtresse inspire enfin mes rimes
Car privé de tourments sans espoir je m’escrime
d'après Wright Barker
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