À C.B. (1821-2790)
Si tel Mathusalem Baudelaire maudit
Avait vécu mille ans poète-patriarche
À traîner sa misère en quelque affreux taudis
Il se murmurerait : Satan près de lui marche !
S’il restait huit cents ans banni du Paradis
Le poète acharné achèverait sa tâche
Retouchant un détail comme il le fit jadis
— Tout esprit d’un artiste à sa quête s’attache
On voit le peintre ainsi qui du bout du pinceau
Corrige une ombre franche d’une infime nuance
L’œuvre est encor l’enfant dormant dans son berceau
Pour ses Fleurs le poète ajouterait des stances
Sonnets et madrigaux gardés sous le boisseau
L’ultime perfection guidant son existence
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