Enfants de Rabelais buveurs et dévoreurs
Avec qui j’ai percé plus d’un tonneau de chêne
Torché mille godets quand les tournées s’enchaînent
Quand est vidé le verre on a du vide horreur.
Nous buvions à la vie joyeux car sans fureur
Et devisions sans fin avant de faire cène
Opposant au comptoir quelques plaidoiries saines
Qui aurait fait glousser juges et procureurs.
Aujourd’hui je bois l’eau jaillie de source triste
Car de mes compagnons je suis le seul vivant
Et je cache ma peine en traits de satiriste.
Puisque mon verre est seul on me voit écrivant
Assis des vers à pied dignes d’un humoriste ;
Si l’ultime je suis je connais le suivant
Qui nourrira les vers puisque piètre élégiste
Les miens ne m'ont repu me laissant salivant.
Les miens ne m'ont repu me laissant salivant.
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