lundi 11 juillet 2011

L'été retrouvé




Parfois, on reste hanté par un doux souvenir,
Ce spectre languissant que nul ne peut bannir ;
Jamais plus, croyons-nous, ne brillera la flamme,
Désormais altérée par un terrible drame.

C’est une amputation née d’un triste septembre
Nous ôtant désormais l’un de nos quatre membres.
Il faut bien des années pour n’y point trop songer ;
Car un regret discret vient toujours nous ronger.

Il faut, en vérité, une génération
Sans le moindre calcul, sans considération
Autre que le plaisir et la plus simple envie
De célébrer enfin la merveilleuse vie.

Alors, nous labourons, puis semons pour demain
De nouveaux souvenirs et sur un parchemin
Léguons à l’avenir cette mélancolie
D’un Eden aboli, savoureuse folie.

Quand l’un de nous ira voir de l’autre côté
S’il y a un après qu’on a tant radoté,
Il manquera un membre à la vaste tablée,
Le chagrin inondant nos âmes accablées.

Pourtant, nous porterons en soleil éternel
Ces repas de Cène, cet amour fraternel.
Quel sublime cadeau qu’un royaume égaré :
Nous qui l'avons connu pouvons le restaurer.




L'été retrouvé © Mapomme



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