dimanche 10 juillet 2011

Le cinéma pavé. Le Sdf


 


Assis à l'entrée d'un magasin

Le clochard ronchonne dans son coin

Rageur il fixe une femme âgée

Exposant ses perles en rangées



Promenant un toutou sur le trottoir

Humant les roues Drôle d’arrosoir

Elle foudroie d'un regard mondain

Depuis l’Olympe de son dédain



La misère étalée dans la rue

Dans les coins et recoins répandue

Les clodos d’antan ne venaient pas

Troubler les cœurs au moindre frimas



Ils étaient vieux pleins de vin et sales

Ils avaient l'esprit laid immoral

Mais à présent ce sont les déchets

Les laissés pour compte sans regret



De la calibreuse de la vie

Qui tourne et trie vaste loterie

Dans leur regard on lit la rancœur

Sourd élixir oxydant les cœurs



Voyageurs débarqués sans égard

D'une ligne qui n'a plus de gare

La machine à broyer les humains

Les écrase et malaxe sans fin



Comme un feu de forêt sous le vent

Elle file et nous laisse impuissants

Les troncs calcinés n'ont eu pour tort

Que d'être sur son chemin de mort



L'homme jeune sort son calepin

Lit les mots de son autre destin

Dans sa vie plus douce que bohème

Qu'il écrivait encor des poèmes





La vieille dame digne © Mapomme


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire