lundi 4 juillet 2011

Le joueur de flûte




 
Partout des poings rageurs et partout cette haine
Un troupeau inconscient comme une crue soudaine
Comme un torrent furieux aux ordres d'un faux dieu
Dans le lit noir des rues vomit son flot hideux
Charriant un pâle espoir habillé de rancœur
Un passé embelli qui se nourrit de peur

Oh qu'ils sont grotesques ces orateurs haineux
Comme des adjudants impressionnant les bleus
Ces nains de la pensée se prétendant géant
Excitant les mutins quand gronde l'océan

Partout la même angoisse et partout cet instinct
De suivre un faux messie sur son chemin mesquin
Du haut de son rocher il peint des lendemains
Beaux comme nos hier nos faux passés défunts
Et la foule applaudit et se prend à rêver
D'un pays redressé d'un espoir retrouvé

Il joue un air de flûte entraînant les enfants
Sur les sentiers gluants et des sables mouvants
Il parade devant ce prétentieux cador
Tenant entre ses mains la boîte de Pandore

Partout ce fanatisme et partout l'anathème
L'étranger ce serpent est le démon suprême
Pour qui du Paradis un doigt nous a chassés
Si l'avenir fait peur dans le sein du passé
Comme un enfant tremblant quand gronde le tonnerre
On se cache agrippant la robe d'une mère

Tous les politiciens avides de pouvoir
Nous ont abandonnés dans le froid et le noir
Et des aventuriers ont pu nous faire croire
Que leur maigre bougie dans la nuit est un phare



Le joueur de flûte © Mapomme




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