Au fond de sa sombre caverne
Le jeune et trop beau berger dort
Défiant le temps qui nous gouverne
Et faisant la nique à la mort
La lune caresse son corps
Teintant d'argent ses boucles brunes
L'embrassant toujours et encor
En maudissant son infortune
Comme une œuvre il est conservé
Statue de chair où bat un cœur
Il n'a rien su ni observé
Sinon l'inutile splendeur
La non-vie est le prix payé
Par ceux qui préfèrent paraître
Privés de printemps dans l'herbier
Alors qu'il importait plus d'être
Le temps moqueur sur son rocher
Peut bien se friser les moustaches
Racontant au sombre nocher
Le dit de l'idiot qui se cache
Jamais sur le fleuve fatal
Il n'acquittera son passage
Dans un sommeil immémorial
Il coule des nuits bien trop sages
Endymion et Séléné © Mapomme
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