dimanche 10 juillet 2011

Le cinéma pavé. Wanda, la serveuse


Dans son studio imprégné d'air chaud
L'homme sur sa peau sue comme un veau
Il exhale sa bière en un râle
Et plante son dard puis il s'affale

Vide de son sauvage venin
Leurs corps moites se défont enfin
Il se lève et va prendre une douche
Ayant déjà sa clope à la bouche

Elle enfile un tricot sur son corps
Nu pressée de relever les stores
Pas un brin d'air ne vient de la rue
Elle est claquée et l'âme si nue

Tous ces hommes sont Wanda le sent
La rallonge à la table du temps
Les jours passent sans joie et sans peine
Les mêmes Mais où est-ce qu’ils mènent

Le maçon ressort et sans remords
Lui caresse encor un peu le corps
Puis pose sur la table de nuit
Des billets en guise de merci

En fermant la porte à double tour
Elle s'appuie sur le bois triste et lourd
Comme à la recherche de courage
L'air est suffocant mais sans orage

Elle ramasse l'argent et le cache
Un jour si elle n'est pas trop lâche
Elle pourra se monter un commerce
Loin d'ici Cette pensée la berce

Ce but et ce but seul la fait vivre
Et la rend légère libre et ivre
De sa fenêtre on voit les badauds
Et surtout dans un coin un clodo





Wanda © Mapomme
avec l'aide de John Cassavetes



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