J’ai soufflé ton doux nom
Au vent aux pieds légers
Le vent est un fripon
Pour me désobliger
Il a donc propagé
Aux quatre vents ton nom
Nom de nom quel gredin
Car chacun le répète
Sur un ton trop badin
Et certains le trompètent
Il ne vaut plus tripette
Et devient anodin
La magie est rompue
Par le fol Aquilon
Ce beau nom corrompu
S’en va par les vallons
Chanté par le félon
Filou que je conspue
A bouche que veux-tu
Le monde entier résonne
D’un chant qui prostitue
Ce nom qu’on empoisonne
Ce nom qu’on emprisonne
Vidé de ses vertus
Je le dis pour moi-même
Tout bas je le murmure
Je l’écris en poème
Je l’écris sur les murs
Sous les vertes ramures
Je l’écris car je l’aime
Le vent s’en fait l’écho
Et le rend si commun
Qu’il se fane illico
Rubis sans lendemain
Sur le bord des chemins
Comme un coquelicot
La trahison du vent © Mapomme
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