mardi 28 juin 2011

L'étern-été

Il semblait éternel : dans une ultime flamme,
Le fol été s’endort et, rougeoyant, se pâme,
Puisque muettement nos au revoir résonnent.
Bientôt le crépuscule et déjà on frissonne.
C’est le glas septembral, tel un vibrant adieu :
Adieu, pauvre âme mie, partons vers d’autres lieux !

Lors d’un repas final, le bel été s’éteint
Et nous serons partis, chacun dès le matin ;
Flotte le doux parfum des raisins mûrs d’automne
Qui, une fois cueillis, empliront l’air atone
Et d’assoiffés godets d’un vin jeune et captieux,
Car nos cœurs sont soumis à l’oubli silencieux.

Il veut ressusciter, en un vain rayon d’or,
Le fol étern-été qui dans le soir s'endort.

L'étern-été © Mapomme

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