vendredi 26 avril 2024

Sonnets sertis. Songes inassouvis

L’éclat libre du jour s’arrête au blanc voilage,
Derrière lequel est clos l’Espoir à double tour.

Que de rêves en l’ombre ont nourri l’amertume,
Car toute fleur flétrit hors des feux lumineux ;
Quelle existence obscure où les songes posthumes
Empruntent la couleur d’un lieu bitumineux !

On donne un héritier, sans que la joie allume
Un plaisir dans les yeux, l’envol vertigineux
Vers un éden nouveau, le corps, telle une plume,
Pris dans un tourbillon d’élans libidineux.

La femme ayant une âme, elle doit être sainte,
À défaut d’être Vierge, et de joies se priver ;
Reste à l’inassouvie le charme de l’absinthe.

Vaisseau sans gouvernail, l’esprit va dériver
Vers le Septentrion, l’âme à jamais éteinte,
N’attendant que la fin pour enfin s’esquiver.

Quitte à renaître un jour, que ce soit sur la plage,
En ces îles qu’on dit offertes à l’amour !

Songes inassouvis © Mapomme
D'après Berthe Morisot

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