mardi 30 avril 2024

Sonnets sertis. Repos, fin de la pose !

Le peintre étant parti et la chatte en vadrouille,
La fausse servante put s’asseoir un moment.

Sa clope au bec fumant, elle apprécia la pause ;
Olympia était nue, n’ayant qu’un bracelet
Sertissant son poignet et un hibiscus rose ;
Vers ailleurs son esprit rêvait-il d’un palais

Où elle serait reine, alors qu’elle est la chose,
Un objet de désir, des excès les plus laids ?
Ô reine intéressée, que de songes moroses
Où, vieille en un désert, en vain tu appelais.

L’africaine pensa qu’on la peignait servante,
Sorte de libre esclave et jamais en beauté,
Vénus à peau d’ébène, objet d’amours ferventes.

« Catin des temps nouveaux, vois cette primauté
Qu'offre ta peau d'ivoire, amoureuse savante
Aux charmes lucratifs, par le Temps seul ôtés ! »

Ce siècle est parsemé d’épreuves et d’embrouilles,
Mais tout s’arrête un jour, sans qu’on sache comment.

Repos, fin de la pose ! © Mapomme
D'après Edouard Manet et Félix Vallotton

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