samedi 18 novembre 2023

Sonnets sertis. Un parfum d’océan

Un vaste monde offert aux regards incrédules,
La rage et le fracas, dans l’odeur du varech :

Tel s’avère pour l’homme, enivré de l’écume,
L’océan inhumain, capricieux et puissant !
Dans l’orage, un bateau pèse autant qu’une plume,
Et la côte en a vu nombre s’y fracassant.

Par le fond, tant d’espoirs sont demeurés posthumes,
Par les regrets rongés, sous les eaux pourrissant ;
À l’iode, le parfum mêle-t-il l’amertume
D’espoirs décomposés, de rêves languissants ?

Comme eux, se voit rongé le bois de chaque épave,
Par les discrets tarets, sous l’eau forant le bois,
Lesquels ruinent la coque et détruisent l’étrave.

Dans la furie des vents, l'équipage aux abois,
Balloté par les flots, voit que l’instant est grave.
Car l’océan écume et son espoir décroît.

Clamant De Profundis, les matafs ridicules
Priaient en vain les cieux et couraient à l’échec.

Un parfum d'océan © d'après Andreas Achenbach

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