mardi 21 novembre 2023

Sonnets sertis. Quand brûle un continent

À l’orée de l’hiver, l’équinoxe perdure
Et l’hiver aura-t-il, un jour, son blanc manteau ?

L’Australie a connu d’intenses incendies
Durant plus de six mois, de la froide saison
Jusqu’au cœur de l’été ; la menace brandie
Ne trouve aux temps passés nulle comparaison.

Dans les désastres que la science étudie,
Voici des cumulus surplombant l’horizon,
Où l’orage, en furie, des éclairs expédie,
Enfantant d’autres feux qui saillent à foison.

Après un jeudi noir, ancienne catastrophe,
C’est un été entier où le bush a flambé,
S’étendant, sans fléchir, aux régions limitrophes.

À travers les nuées, le feu a enjambé
Vingt-cinq bornes d’un coup et la forêt dévore ;
La faute à Prométhée devra seul incomber.

Zeus avait d’emblée craint que l’homme, sans mesure,
Ne génère bientôt des feux monumentaux.

Quand brûle un continent © Mapomme
d'après William Strutt

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