jeudi 9 novembre 2023

Sonnets sertis. L'humaine condition

Chaque jour, nous marnons et si mal nous dormons,
Les muscles douloureux, rêvant d’aubes radieuses.

À cultiver s’épuisent, du matin au couchant,
Les hommes dans l’espoir d’une bonne récolte ;
S’éreinter, cuisiner le seul produit des champs
Et, quand l’an est mauvais, sourde est notre révolte.

Depuis l’aube des temps, les humains recherchant
De quoi de sustenter, pourchassaient en cohorte
De puissants animaux et cueillaient en marchant
Des baies acidulées de différentes sortes.

Si le blé salvateur a pu chasser la faim,
Les travaux quotidiens tout le jour nous enchaînent,
Car de l’aurore au soir nous travaillons sans fin.

On attend trop souvent des naissances prochaines,
Et il faudra sortir à nouveau le couffin,
Puis nous défricherons un autre arpent de chênes.

Le monde est la famille ample que nous formons,
Qui, par son nombre accru, nous rend la charge odieuse.

L'humaine condition © Anders Zorn

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