I
Je veux peindre des cieux terriblement sublimes
Leurs nuages jamais ne seront supérieurs
À ceux qu’a façonnés le vent rageur des cimes
Aux flammes j’ai livré le ciel d’un barbouilleur
L’air iodé inhalé ravissait mes narines
Et cruel inspirait un appétit d’ailleurs
Les abysses pourprés des profondeurs marines
Ont sitôt tempéré mes espoirs d’orpailleur
Les reflets sont trompeurs pour qui cherche dans l’onde
La battée n’y trouvant que l’illusion de l’or
Paillettes dans des flots que le soleil inonde
Pour quelque vil éclat dois-je braver dès lors
Un gouffre d’amertume et parcourir le monde
Pour ramener une once du piètre similor ?
II
Si l’or de l’illusion n’a pu te dérouter
Ô quêteur d’infini dans l’espace et l’écume
Peut-être la rumeur des immenses cités
Saura-t-elle apaiser ta naissante amertume ?
III
Las du théâtre abstrus d’un bataillon furieux
Qui veut qu’on le bastonne afin de mieux s’en plaindre
Je fuis cette rumeur de tout désert curieux
Car le vertige urbain me semble plus à craindre
La métropole gronde d’un chahut victorieux
Où la pensée ne peut jamais croître et atteindre
Les voûtes éthérées et les sommets glorieux
Le volubile essaim vient aussitôt éteindre
La moindre des idées qui pourrait s’éveiller
Et sur l’aile éclosant verse un plomb délétère
« De lorgner vers l’Azur c’est le prix à payer
Ne peux-tu donc rester cloué sur cette terre
Au lieu de côtoyer les monts ensoleillés ?
Tout rimeur est puni d'aller en solitaire
IV
Si tu veux fuir les rues sans emboîter le pas
Loin d’une destinée par trop conventionnelle
Pour conserver ton cap sers-toi de ton compas
Hors des cercles repais ta quête obsessionnelle
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