V
Un sidéral abysse où des étoiles clignent
Dans le vide étiolé comme moi dans l’ennui
Qui espère en ces feux d’imperceptibles signes
Perscrutant dans la mer un Inconnu fortuit
Car amère est la vie comme chair d’une guigne
C’est pour ça que le spleen est très souvent gratuit
Il quête en vain un port qui paraisse plus digne
Ni espace ni mer ne peuvent étancher
L’espoir d’enfin trouver hors des terres connues
L’originelle envie qu’il faut réenclencher
Où s’est-elle égarée ? Qu’est-elle devenue ?
Sur l’obscur océan je me suis donc penché
Et je l’ai pourchassée en vain jusques aux nues
VI
Pourquoi ne pas plonger pour aller au-delà
Et confirmer ainsi ton impie postulat
VII
Nous sommes tous des nains qui se veulent géants
Le courage nous manque au bord du précipice
Quand un lâche espoir devant le gouffre béant
Où s’achève le temps livre un sournois auspice
Esprit pétri de crainte en penseur fainéant
Pourquoi es-tu saisi d’un effroi peu propice ?
Celui d’avoir tout faux et qu’au fond du Néant
La fin soit un début ultime maléfice !
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