samedi 12 décembre 2020

Elégies. Dans le gouffre profond où s’achève le temps (2)

 V

 Je recherche avant tout la profondeur des nuits

Un sidéral abysse où des étoiles clignent  

Dans le vide étiolé comme moi dans l’ennui

Qui espère en ces feux d’imperceptibles signes

 

Perscrutant dans la mer un Inconnu fortuit

Car amère est la vie comme chair d’une guigne

C’est pour ça que le spleen est très souvent gratuit

Il quête en vain un port qui paraisse plus digne

 

Ni espace ni mer ne peuvent étancher

L’espoir d’enfin trouver hors des terres connues

L’originelle envie qu’il faut réenclencher

 

Où s’est-elle égarée ? Qu’est-elle devenue ?

Sur l’obscur océan je me suis donc penché

Et je l’ai pourchassée en vain jusques aux nues

 

Perscrutant dans la mer © Hugo Pratt

VI

Pourquoi ne pas plonger pour aller au-delà

Et confirmer ainsi ton impie postulat


VII

Nous sommes tous des nains qui se veulent géants

Le courage nous manque au bord du précipice

Quand un lâche espoir devant le gouffre béant

Où s’achève le temps livre un sournois auspice

 

Esprit pétri de crainte en penseur fainéant

Pourquoi es-tu saisi d’un effroi peu propice ?

Celui d’avoir tout faux et qu’au fond du Néant

La fin soit un début ultime maléfice !

 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire