lundi 4 août 2025

Élégies. J’allais sans l’âme-sœur

Sur la Terre j’allais sans trouver l’âme-sœur,
Car le niais Cupidon ratait toujours la cible,
Bien que j'aie le cœur gros : ce dieu réunisseur
Loupait un éléphant se tenant impassible.

Je voyais des ballots filer l’amour parfait,
Trouvant la clef cachée d’une belle cassette,
Déployant ses atours du plus sublime effet :
M
on humble naturel chassait cette recette.

Pour mentir sans rougir, faut-il être immoral
Et vendre un faux mec bien au prix d’un produit rare !
L’
amante est aveuglée par un feu vespéral,
Dévorant du regard un abruti ignare.

Privé de la vertu de me faire plus beau
Plus profond, plus savant que sous ma vraie nature,
J’aurais le sentiment d’être un affreux ribaud
Offrant un champ d’orties pour divine pâture.

Aussi je poursuivais
seul, seulet mon chemin,
Passant sous les regards, inaudible, incolore,
Sans que nul pour l’instant ne me tende la main,
Jusqu’à ce qu’à vos yeux l’orchidée veuille éclore.


J'allais sans l'âme-sœur © Mapomme

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