Souvent je me souviens de lieux sentant mauvais
Dont la disparition aujourd’hui me chagrine.
Plus commode et bordé de chardons
Le chemin muletier avait l’odeur tenace
Du crottin parsemé dont le répugnant don
Imprégnait la sandale y imprimant sa trace.
Y passaient bruyamment de paisibles bourdons
Dont le vol ressemblait à l’affreuse menace
Du frelon agressif piquant sans nul pardon ;
Dans la nasse du temps les souvenirs s’effacent.
Enfant chez l’épicier je n’aimais pas l’odeur
Des féculents en sacs faits en toile de jute
Dont la rusticité semblait une laideur.
Nous vivions tous alors une grande culbute
Où le plastique-roi dans sa fausse splendeur
Empoisonnait le monde en la matière inculte.
L’innovante marée des bas-prix nous sauvait :
On trouve vertueux nos achats d'origine.
On trouve vertueux nos achats d'origine.
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