mardi 11 juillet 2023

Sonnets sertis. C’est l’entre-deux obscur

Sur la terrasse au soir je regarde la plaine
Et je connais cette heure où souffle un vent de mer.

C’est l’heure des bilans quand dans un dernier râle
Le jour meurt sur les monts dans son funèbre habit ;
Cet habit est un puits sans lueurs sidérales
Sans éclats diamantins sans chatoiements subits.

C’est l’entre-deux obscur d’une heure sépulcrale
Où l’amertume naît où tout semble maudit ;
L’obscurité descend mais n’est pas intégrale
Et le village au soir en est abasourdi.

Comme le vent se lève en héraut funéraire
Le deuil d’un morne jour destiné à l’oubli
De sa cendre emplira une urne cinéraire.

Qui donc s’en souviendra pauvre cœur affaibli
Puisqu’il n’est pas serti d’un éclat téméraire
Instant marquant ce jour à ce titre anobli ?

Mais non ! Du seul néant voyez la coupe est pleine !
Parce qu'il est défunt ce jour devient amer.

C'est l'entre-deux obscur © Mapomme

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