Je me revois assis ce soir-là – triste soir ! -
Dans l’incapacité de verser une larme.
Ce soir j’avais perdu un de ces gens de rien
Que les bouffis d’orgueil voient parfois et méprisent ;
Dépourvu d’ambitions l’humble prolétarien
D’un monde secoué de guerres et de crises
Avait toujours choisi d’être un homme de bien
Comme son épouse ; qu’un tyran hystérise
L’Europe médusée sous drapeau hitlérien
Ne le fit pas entrer dans l’odieuse entreprise.
Cet homme avait aimé ses enfants et les leurs ;
J’avais perdu soudain un pilier de mon monde
Qui vacillait d’un coup sans que je verse un pleur.
Je l’avais vu éteint et ma peine profonde
Ne pouvait s’exprimer ; ignorant ce malheur
Le café des Palmiers bruissait de sa faconde.
Devant moi presque froid un triste café noir
Commandé sans envie n'avait plus aucun charme.
Commandé sans envie n'avait plus aucun charme.
Devant un café noir © Mapomme
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire