Aux enfers la claire eau coule sans un remous
Et l’oubli bienfaisant à notre âme dispense.
Si on pouvait y boire effaçant les regrets
Que nous traînons toujours tintant comme des chaînes !
Ce serait sans conteste un immense progrès
Que d'apaiser nos nuits en cours ou bien prochaines.
Les désespoirs d’antan sont tels des fruits aigrets
Répandant dans nos cœurs l’amertume malsaine ;
Les tourments de jadis y tiennent leur congrès
Des repentirs jouant les plus tragiques scènes.
Dans le fond nous aimons ainsi nous flageller
Magnifier nos ratés qui sertissent nos vies
Médiocres se trouvant par ceux-ci constellés.
Souffrir nous permet d’être et notre âme ravie
Au jeu des tragédies a toujours excellé ;
De périr elle n’a – Dieu merci ! – nulle envie.
Pour la mort nous n’avons aucunement le goût
Et goûter au Léthé n'est pas la récompense.
Et goûter au Léthé n'est pas la récompense.
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