mercredi 26 avril 2023

Sonnets sertis. Les moqueries des nymphes

La danse de saint Guy m’a pris vers les dix ans
Et l’on me vit dès lors comme un enfant fragile.

Du jour au lendemain pour un simple vaccin
Aux yeux de mes parents je ne fus plus le même ;
Ils s’alarmaient de tout et sonnaient le tocsin
Lorsque je rougissais ou bien devenais blême.

J’ai donc subi le poids d'un frisson assassin
Que mes deux écuyers dressaient tel un emblème ;
Mes parents s’inquiétaient plus que le médecin
Et le quartier savait quel était mon problème.

Les nymphes sont venues accroitre mes tourments
Puisque j’allais paré de cette différence
Et nul ne me voyait comme un prince charmant.

Du moins je le croyais et manquais d’assurance
Craignant quelque propos moqueur et désarmant
Qui tuerait à jamais mes vaines espérances.

Des nymphes je craignais des mots stigmatisants
Car ce mal me rendit colosse aux pieds d'argile.
Les moqueries des nymphes © Mapomme
D'après William Bouguereau

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