vendredi 14 avril 2023

Sonnets sertis. Le ridicule enfoui

Qui n’a jamais été une fois ridicule
Et n’aurait souhaité sur l’instant être mort ?

Tel Malvolio joué pour sa constante morgue
Dans les tiroirs très peu n’avaient de jaunes bas
Pensant que vers l’autel au son des grandes orgues
Il mènerait un jour la comtesse Olivia.

D’une mésaventure aucun de nous se targue
Ayant touché le fond après un vain combat ;
Même vingt ans après ce souvenir nous nargue :
Pour s’être cru aimé de très haut on tomba.

Ces souvenirs enfouis sous les pesants décombres
Des temples écroulés quelque soir surgiront 
Pour hanter nos beaux jours de vieux nuages sombres.

Ce spectre du passé nous garde en son giron
Et si les décennies ont coulé en grand nombre
Les camouflets d’antan sans mesure agiront.

Ça va barder je crois pour notre matricule
Si l'on vient exhumer nos plus honteux remords.
Malvolio en bas jaunes © Mapomme
D'après Daniel Maclise

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