dimanche 23 avril 2023

Sonnets sertis. Convoitise éternelle

Suzanne en son jardin allait prendre son bain
Deux lubriques vieillards la mataient dévêtue.

Se sentant observée à l’abri d’un bosquet
Elle vit les intrus et leurs regards obscènes ;
L’ardente convoitise au fond de leurs quinquets
Allumait les éclairs d’une passion malsaine.

Sitôt elle voulut rabattre le caquet
Des quinquas escomptant profiter de la scène ;
Leurs répugnants propos clairement évoquaient
D’inconvenants rapports qui accroissaient sa gêne.

Ayant pu les chasser elle se plaignit d’eux
Venus en son jardin vers le bassin d’eau pure
Voulant la dépraver dans un dessein hideux.

Aussitôt les vieillards mentent et se parjurent
L’accusant d’adultère au profit de tous deux ;
Cet incessant combat depuis trop longtemps dure.

Certains sont enfiévrés d’un appétit soudain :
L'obscène avidité toujours se perpétue.

Suzanne et les vieillards © Mapomme
D'après le Tintoret

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire