dimanche 9 avril 2023

Sonnets sertis. Un leg irrécusable

Nos campagnes n’ont plus le moindre tabellion
Pour noter ce qu’on lègue en guise d’héritage.

Jeune j’étais inquiet songeant à l’avenir
Car pesait sur le monde une sombre menace
Dont l’insouciance ambiante espérait s’abstenir :
L’euphorie nous poussait plus au fond de la nasse.

« Tu ne vois qu’aujourd’hui t’apprêtant à t’unir »
Me dit un samedi ma conscience tenace
« Et tu veux des enfants ? Est-ce pour les punir
Que conscient du danger sans effroi tu traînasses ? »

C’était un deux juillet et ayant peu dormi
Soucieux du lendemain comme à mon habitude 
Je ne voyais plus loin qu’il ne m’était permis.

Mille ineptes pensées berçaient ma fortitude
Et j’allais vers ce jour le cœur plus qu’affermi
Départi des périls forgeant mes certitudes.

Bien qu’ayant conservé d’intimes rébellions
Je lègue aux successeurs bien des maux en partage.

Jeune, j'étais inquiet, songeant à l'avenir © Mapomme

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