mercredi 28 août 2024

Élégies. Voyager sans bouger

Le monde se complaît à toujours s'agiter,
Afin de décrocher quelque nouveau mirage :
Il s'épuise, s'essouffle et revient dépité
Pour n'avoir pu cueillir que des rumeurs d'orage.

Loin des échos furieux des moteurs rugissants,
Il est un coin d'éden, que la folie ignore,
Où l'on ne veut plus être un corps nous régissant,
Mais un subtile esprit qu'un farniente améliore.

Quelquefois on entend le spécifique cri
Des milans dans l'éther, ou le chat qui réclame
Sa pâtée à l'instant où, charmé par l'écrit
D'un auteur inconnu, l'esprit enfin s'enflamme.

Quand commande un félin, l'apaiser est le mieux,
Si l'on veut replonger dans la magie intense
D'une plume sagace ayant frôlé les cieux
Et à toute âme offrant sa divine pitance.

À cet instant précis, n'existe plus le corps
Qui s'élève au-dessus de la coquille humaine :
On trouve au sein d'une œuvre un puissant réconfort 
Devenant l'ambroisie qui vers l'Olympe mène.
Voyager sans bouger © Danièle Lastrajoli

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