J’ai traîné mes guêtres jusqu’à la vieille église,
Que je n’avais plus vue de près depuis vingt ans ;
Entre nos doigts les ans, telle une onde insoumise,
À l’automne ont mené depuis notre printemps.
Les ronces ont cerné les ruines délaissées
Et je n’y puis trouver les sentiers d’autrefois ;
L’empreinte du berger a été remplacée
Par celles des chasseurs, en un tout autre endroit.
D’un côté, c’est bien mieux car le maquis protège
Un lieu d’où fut tiré un âne inopportun,
Qui se trouva coincé, dirais-je, par le siège,
Pour manger un chardon en guise de festin !
J’ai vu le village, depuis cette éminence,
Constatant à quel point il avait pu changer ;
Ce regard sans regrets, qu’un revenant lui lance,
Est heureux de noter qu’il s’est bien arrangé.
Église de jadis, si mon cœur cauchemarde,
C’est qu’un millier d’autres se trouvent en péril :
Très peu bénéficient d’un plan de sauvegarde,
Pour des motifs, je trouve, amplement puérils !
Notre église romane © Mapomme
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