Le poète admirait le peintre dessinant
Sur le vierge néant de sa toile encor pure
L’esquisse d’un monde projet hallucinant
Tracée fiévreusement d’une main pourtant sûre
À l’instar d’un démiurge on peint l’inexistant
Sans qu’on sache d’où vient la force créatrice
Tout comme le poète ignore sur l’instant
D’où sourd le flot de mots sinon des cicatrices
Imperceptibles maux jamais ne guérissant
L’aède et le peintre voient un monde encor vierge
Vide intolérable que leurs esprits puissants
Comblent avec l’aide d’un démon qu’ils hébergent
L’artiste a ce pouvoir d’un souffle jaillissant
Et même immobile sans arrêt il gamberge
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