À nos amours déçues à nos baisers reçus
À la rose et l’ortie au blé et la ciguë
Aux démons d’ici-bas aux anges du dessus
Nous devons notre joie et nos peines aiguës
Tous ont rejoint pourtant les limons de l’oubli
Il ne nous en reste qu’une photo truquée
La mémoire avilit ou alors anoblit
Les images passées qu’on a trop reluquées
Les pages sont froissées et le papier jaunit
Notre livre s’achève et les derniers chapitres
Conduisent au terme par le lecteur honni
Dont la Parque au ciseau voudrait être l’arbitre
Nous avons su extraire avant d’être défunts
Le sel le suc de vie et qu’importe la fin
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