1960, Marengo (Hadjout)
Mémoire de papier, tel un nécromancien,
Fais jaillir le passé, puisqu’il n’est plus personne,
Sauf toi, pour l’évoquer ; car vois-tu mes anciens,
Sous le marbre glacé, même en été frissonnent.
Qu’importe le futur et ce qu'il y advient :
Je ne suis des puissants qui les destins façonnent ;
Convoque mes parents, puisque en perdant les siens
S’embrouille la mémoire et le passé dissone.
Qui n’aimerait entendre un récit exhumé
Du sable recouvrant les champs de son enfance,
Car nos tout premiers mois demeurent embrumés ?
C’est hélas un combat qui est perdu d’avance
Et, au moins de trois ans, le temps vient nous plumer :
Restent quelques photos pour unique défense.

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