Parfois de façon brusque on peut subir la crue
Couvrant de sa fange tous les instants passés
Les photos des défunts des âmes disparues
Que le limon furieux
aimerait effacer
Soudain ce sont nos vies qui se voient parcourues
Par un torrent de boue par un flot de néant
Si la boue pollue tout il faut laver nos rues
Et chasser de nos cœurs les gouffres noirs béants
Au fond du trou survient une chose imprévue
Ainsi tous ces voisins hier indifférents
Quand nos vies se trouvaient loin d’être dépourvues
En plein tourment viendront en amis en parents
Il faut laver la fange d’une crue impromptue
Ne jamais se laisser submerger par l’instant
Notre instinct de survie sans cesse s’évertue
À songer que demain reviendra le printemps
Que la mélancolie ne soit jamais exclue
Regrettons un Éden dont on nous a chassés
La tristesse est toujours facteur de plus-value
Quand nous aurons quitté le jour d’hiver glacé
Les heures de bonheur s’en trouveront accrues
Si nos cœurs choisissent Tristesse de Chopin
C’est pour pouvoir goûter quand viendra la décrue
La gaieté d’Offenbach
et le temps des copains
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