mardi 15 novembre 2022

Élégies. Est-il, bien loin d’ici, des âmes désœuvrées ?

Je boirai le venin qui noiera le chagrin
Des futurs incertains tissés d’aubes tremblantes ;
Le chagrin macéré des fruits verts de l’aigrin
Des frêles amitiés et des amours troublantes.

Flacon empli du sang pressé depuis les grains
Noie donc le mauvais sang des heures indolentes
Quand les monts nourrissaient mon cœur de pérégrin
L’azur nous masquant l’abîme malévolente.

Oh ! les cieux infinis sont emplis de néant
Parsemés ci et là de planètes sans vie
Et le reste ressemble à un gouffre béant.

Il est bien quelque part une âme inassouvie
Un être comme moi maussade et mécréant
Dont la flamme éteinte d’espoir est alouvie.

Solitaire boit-il un semblable poison
Pour verser dans son cœur des astres à foison ?

Je boirai le venin © Mapomme
D'après Pierre Peyron

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