samedi 20 février 2016

Rimes de saison. Par les rues désertées

J’ai cherché des humains dans les maisons désertes
Dans les rues j’errais sans effet
De nuit tous mes sens en alerte
Le silence imprimant le sceau de l’imparfait 

Le flambeau à la main soumis aux vents contraires
J’allais guettant un battement
L’amour dans l’urne cinéraire
De mon cœur momifié ne craignait nul tourment

Je recherchais un feu et un cercle d’amis
Mais le groupe avait fait naufrage
Et il n’y avait plus d’insoumis
Plus de havre de paix où se mettre à l’ancrage

J’ai caboté souvent d’un port ilien à l’autre
Au gré des vents alizéens
Peiné à l’instar d’un apôtre
Endeuillé et cherchant des champs élyséens

Une rencontre amie est un nouveau messie
Un feu de camp contre le froid
Un pied-de-nez aux prophéties
Offrant des ans glacés sur un sentier étroit

Or les villes d’hier sont toutes désertées
Glisse sur les pentes du temps
La destinée déconcertée
D’un piètre alchimiste l’or en plomb transmutant
 
 Par les rues désertées © Mapomme

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