samedi 6 février 2016

Rimes de saison. Drustan, fils de Bleunwenn

Ce terrible philtre est le tyran des passions
Et brins dans le torrent le sort inéluctable
Aux chutes nous conduit vers l’austère expiation
Que dicte l’ignorance aux regards respectables

Voguant sur le navire admirateur du vol
Chaste d’un goéland dessus l’onde troublée
Gai j’ignorais encor en remontant mon col
Sous la brise glacée que mon âme accablée

Fuyant les assemblées de désir brûlerait
Par le hasard félon d’un regard d’eau céleste
Seul puissant sortilège et que j’adulerais
L’autre dont j’ignorais le pouvoir si funeste

Les cercles d’Enfer d'avec la séparation
Sont un lac tranquille qu’on traverse sans crainte
Nul angelot n’a pu d’un trait de damnation
Percer mon cœur à jour y laissant son empreinte

Comme ces yeux d’eau pure en un seul bref instant
J’ai su sans me leurrer qu’un tourment en partage
Enfiévrant nos rêves de son venin constant
D’un battement de cils serait notre héritage   

Puis nous irions maudits d’un mutuel penchant
Dans la mort seulement recouvrant la quiétude
Et au-delà qui sait si un monde attachant
Permettra du bonheur de faire enfin l’étude
 
Drustan, fils de Bleunwenn © Mapomme et J.W. Waterhouse 


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